Ce combat a un sens

Tous les clignotants économiques et sociaux sont au rouge : déficit du commerce extérieur, déficit budgétaire, déficit des comptes sociaux, une dette qui ne cesse de se creuser, un pouvoir d’achat qui se réduit, une inflation qui repart…

C’est dans ce contexte que le Gouvernement veut faire adopter un texte miracle, la loi de modernisation de l’économie, censé relancer la croissance, faire baisser les prix, résoudre enfin le chômage. La potion magique de l’économie réussie !
Tout cela pourrait porter à sourire s’il n’y avait les conséquences particulièrement négatives qui en découleront. Car ce texte n’est pas anodin.

Derrière ses 44 articles, c’est tout un pan de l’économie concertée qui vole en éclat. La loi de modernisation de l’économie marque l’apogée du retour à la déréglementation, à l’économie libérale, aux vertus du laisser-faire sans entraves. Son fondement idéologique est d’une naïveté effarente ; ses conséquences seront redoutables.

Naïveté de croire qu’en offrant aux grands distributeurs la totale liberté de négociation des tarifs et en ouvrant considérablement leur champ d’installation, on fera baisser les prix. Conséquences dramatiques pour les fournisseurs, petites entreprises, agriculteurs, petits commerçants qui subiront un rapport de force sans limite. Ce texte foisonne d’exemples où la déréglementation, le libéralisme total, l’ouverture des marchés financiers sont érigés en fondement de la politique économique. On revient plus d’un siècle en arrière !

J’interviendrai, dans les jours qui viennent, dans la discussion générale et par la défense de plusieurs amendements. J’interviendrai sans réelle illusion car derrière la technicité de ce texte, c’est un véritable choix politique de société qui est en jeu. Mais j’interviendrai, car je sais que ce combat a un sens.