La volonté sans les moyens

Auditionné par les députés socialistes, le Haut Commissaire aux solidarités, Martin Hirsch, n ’a pas dissipé les inquiétudes concernant l ’avenir du revenu de solidarité active. On peut partager son  ambition de favoriser l ’insertion dans le travail de ceux qui en sont exclus et d ’octroyer un revenu décent aux travailleurs pauvres.  Mais les doutes concernant son étendue, sa prise en charge et son financement ne sont toujours pas levés.

Sur l ’étendue du RSA, le Haut Commissaire a confirmé sa volonté de fusionner en une même allocation les grands minima sociaux (RMI, ASS…)ainsi que la prime pour l ’emploi (PPE) qui est un crédit d ’impôts pour huit millions de Français à petits et moyens revenus.

Néanmoins  cette fusion risquerait d ’exclure plusieurs centaines de milliers de revenus modestes des bénéfices de la PPE. Martin Hirsch ne l ’a pas démenti. Sur la prise en charge du RSA, en réponse aux inquiétudes exprimées par les députés socialiste sur le risque de défausse des dépenses sociales de l ’Etat sur les collectivités locales, Martin Hirsch a garanti que le RSA n ’engendrerait aucune augmentation des charges pour les collectivités.

Sur le financement, le Haut Commissaire a reconnu qu ’il était engagé  » dans une course de vitesse  » au sein du gouvernement pour obtenir les fonds nécessaires à la généralisation du RSA en 2009, fonds qu ’il estime entre 2 et 3 milliards. Plusieurs députés ont rappelé que le Président de la République et le Premier ministre n ’ont pris en ce domaine aucun engagement et que tous les actes du gouvernement visaient à raboter les programmes sociaux. Ils ont souligné que le RSA risquait de devenir l ’alibi social d ’une politique qui ne l ’est pas du tout.

L ’audition d ’un membre du gouvernement devant le principal groupe d ’opposition est une première dans l ’histoire de la Vème République. Le groupe socialiste  marque ainsi sa volonté de redonner au Parlement son rôle de contrôle et d ’évaluation de l ’exécutif.