Discrédit

L ’affaire Woerth-Bettencourt est préoccupante à plus d ’un titre. A elle seule, elle résume parfaitement des pratiques qui discréditent la justice dans son ensemble et illustre en partie le profond malaise qui se développe au sein de la magistrature.

Alors que Jean-Louis Nadal, procureur général près de la Cour de cassation, qui représente la plus haute autorité du parquet français, a recommandé la saisie d ’un juge d ’instruction, le procureur Courroye refuse. En réalité seul le Garde des sceaux à le pouvoir hiérarchique pour lui imposer.

La volonté de la Ministre de la Justice de ne pas suivre les recommandations de Jean-Louis Nadal est symptomatique d ’une certaine conception de la gestion publique : bloquer un dossier sensible au niveau du parquet pour empêcher la possibilité d ’une enquête indépendante et impartiale.

Au-delà de l ’image déplorable que donne ce type de pratique, c ’est toute l ’institution judiciaire qui est discréditée aux yeux de l ’opinion publique. Mais c ’est aussi une nouvelle fois l ’Etat et une certaine conception de l ’intérêt général qui en sortent gravement affaiblis.